A la mémoire de nos chats disparus.

Les chats qui devaient se nourrir de la chasse, ont délégué cette mission à l'homme, pour le pire parfois
Quelle hé-CHATS-tombe! C’est depuis qu’ils se sont désintéressés de nous pour des croquettes… (dessin de Philippe Bernard)

Eloge funèbre:

« La longévité des chats est inférieure à celle de l’homme, supérieure à celle de l’insecte, pourtant peu d’entre eux parvient à cet âge. Leur vie est donc fugitive; elle se hâte vers la fin. C’est pourquoi ils ne résistent pas à leurs penchants naturels: dormir, s’étirer, se lustrer le poil, se frotter, courir, bondir, dormir encore. Ces plaisirs durent ce qu’ils veulent et se répètent autant de fois qu’ils le peuvent. Ils ne s’en lassent pas. Ils n’ont d’autre devoir que  de se nourrir » (Jean-Michel Cornu).

Se nourrir pour les chats, une mission désormais déléguée…

Se nourrir… Comment les chats en sont arrivés à s’affranchir de ce devoir ancestral? A une époque peu reculée, les chats étaient encore préposés au contrôle démographique des nuisibles dans les caves, les greniers et autres granges. Ils se voyaient alors gratifiés d’un bol de lait, sur le seuil de la maison. Par la suite, ils eurent accès aux délicieux restes de poisson débordant des poubelles du vendredi. Alors, de fil en pelote de laine, ce petit animal enjôleur s’est invité dans nos foyers, et à notre table. Il n’eut d’autre choix que de confier à ses « gens de maison»,  la mission de remplir copieusement son assiette. Repus et ventripotent, le chat contemporain s’adonne désormais au « no kill no eat », le mode de chasse en vogue, éthiquement correct .

… à l’homme,

Mais devaient-ils avoir confiance en ces humains, une espèce animale si peu au fait de leurs us et coutumes? D’ailleurs, ces « êtres supérieurs » ne se sont-ils pas mis plus d’une fois en danger, tout au long de leur histoire alimentaire, en mangeant des mets « avariés »: l’ergotisme, le scorbut, la pellagre, le béribéri, … Et plus proche de nous, les scandales de l’huile de colza frelatée, de la maladie de la vache folle, du poulet à la dioxine, de la grippe du poulet, du lait maternisé à la mélamine, des graines germées contaminées, des plats cuisinés à la viande de cheval.

pour le meilleur et pour le pire!

« L’enfer est pavé de bonnes intentions ». Malgré une volonté évidente de bien faire, l’homme a parfois tendance à s’y prendre comme un manche. Il est vrai que certains chats en liberté surveillée ont gardé le privilège de  compenser par eux-mêmes « les erreurs de leurs maîtres et corriger leurs déséquilibres en choisissant ce dont ils ont besoin (http://dietetichat.info/dietetichat-25-ans/).

En outre, la cupidité et la course à la rentabilité sont souvent à l’origine des pires catastrophes.

Parmi les petites phrases du Professeur Wolter, il constatait amèrement que « l’alimentation animale était une discipline secondaire, car à la différence de la médecine et de la chirurgie vétérinaire, elle ne tuait pas! » Erreur de jugement, l’alimentation peut tuer. Et beaucoup d’entre nous ont en mémoire un chat aimé, qui a pu souffrir, voire mourir d’une des affections suivantes:

  • maladie urinaire, calculs vésicaux, ou obstruction de l’urètre,
  • obésité et diabète,
  • lipidose hépatique,
  • pancréatite et maladie inflammatoire chronique de l’intestin,
  • insuffisance rénale chronique,
  • insuffisance rénale aggravée par la faim et la déshydratation, devant sa patée industrielle immangeable,
  • allergies diverses
  • hyperthyroidie
  • carence en taurine, …

dont la nature les avait jusqu’alors préservés.

Pour ma part, je pense très souvent à Naomie, ma chatte, morte des suites d’un cancer digestif avant l’âge de six ans, que j’avais nourrie tout au long de sa courte vie avec les meilleures croquettes qui soient, celles de son vétérinaire, moi-même.

J’espère être devenu un maître plus « éclairé » pour Nahema, qui lui succède, et pour mes patients actuels. Il m’a fallu pour cela remettre à jour la version de mon logiciel, à la lumière des faits. C’est diététichat 2.0.